Gaz de schiste : la transparence finit toujours par avoir meilleur goût mais …

Je dois avouer que j’ai bien failli renverser mon café sur mon clavier en lisant le 12 mars dernier dans mes flux RSS que ” L’Association pétrolière et gazière du Québec demande plus de transparence “. On peut y lire :

Selon M. Michael Binnion, récemment nommé président de l’APGQ, « nous sommes d’avis que, par souci de transparence, la réglementation devrait être changée, de façon à ce que les permis de fracturations ne soient délivrés que conditionnellement à la divulgation des produits chimiques utilisés. L’APGQ demande depuis 2009 un changement de la réglementation, puisque la question suscite une grande préoccupation au sein de la population et, malheureusement, fait aussi l’objet de beaucoup de désinformation. Nous croyons que la divulgation de ces listes permettrait à la population d’avoir l’heure juste, et de tenir débat sur des faits, non plus sur des craintes. »

Je suis de ceux/celles qui considèrent qu’il faut lancer les fleurs et les pots équitablement. Et, dans ce cas, ce sont des fleurs qu’il faut diriger vers l’APGQ qui a finalement compris que ce n’est pas en disant “N’ayez pas peur, ce n’est pas dangereux” ou encore “Tous les produits que nous utilisons sont homologués par le gouvernement” qu’on rassure une population.

Je me dois cependant de souligner que cet élan de transparence de l’industrie survient quelques jours après que quatre entreprises aient décidé de remettre cette liste à quelques semaines d’une audition en cour afin de déterminer si le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) avaient le droit de l’exiger en vertu de la Loi d’accès à l’information.(Lire: ” Gaz de schiste: cocktail chimique utilisé pour les forages “) Et tant qu’à distribuer, j’y vais d’un pot pour le gouvernement du Québec qui a fait attendre le CQDE deux ans et demi.

À noter que le communiqué de l’Association pétrolière et gazière du Québec ne semble pas avoir été repris pour une raison bien simple : il arrive peut-être un peu tard pour les journalistes et pour la population.

Enfin, si ce dossier vous intéresse, je vous suggère de lire le post-mortem d’André Caillé qui a été, pendant un certain temps, porte-parole de l’industrie.

 

 

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