Quatre réflexions à partir de New York Digital

Mercredi dernier, Rachel Sterne, Chief Digital Officer de NYC Digital a présenté lors d’une visio-conférence cette initiative qui vise à faire de New York la première ville numérique du monde. L’événement était organisé par DémocratieOuverte, l’Office de consultation publique de Montréal et le Consulat général des États-Unis.

Créé en 2011, NYC Digital agit sur cinq fronts : l’accès à Internet, l’éducation, le gouvernement ouvert, la participation publique et enfin, la promotion économique.  Cette agence coordonne la communication numérique avec la population, crée des partenariats public-privé au service des New-Yorkais(es) et soutient l’industrie locale.

Voici quatre énoncés de Rachel Sterne que j’ai trouvé particulièrement intéressants :

1. Faire choisir pas seulement faire réagir

Consulter signifie plus souvent qu’autrement que la population est appelée à réagir à des décisions prises par les autorités. C’est ce que j’ai fait dans ma pratique de participation publique à Hydro-Québec, c’est ce que fait l’OCPM dans la très grande majorité de ses dossiers. Or, pour déterminer à quels endroits installer les stations de vélo libre-service, l’équipe de madame Sterne a créé une carte interactive sur laquelle les citoyen(ne)s indiquaient ou appuyaient les endroits où les installer au lieu d’avoir choisi des emplacement et de leur demander leur opinion.

2. Aller là où les gens “surfent”

Madame Sterne a expliqué que la stratégie de NYC Digital repose sur les utilisateurs. “Au lieu d’obliger les gens à venir sur notre site, nous trouvons les lieux (virtuels) où ils échangent et c’est nous qui allons vers eux”, a-t-elle expliqué. C’est ainsi que NYC Digital rejoint chaque 6,3 millions de personnes : 3 millions sur les réseaux sociaux et 3 millions qui viennent sur le site de NYC Digital. Autre exemple, afin d’informer la population sur les zones à risque lors de l’ouragan Sandy, NYC a fait en sorte que les données soient disponibles pour les médias qui ont eux créé des cartes sur chacun de leurs sites.

3. Faire attention aux a-priori

L’approche de madame Sterne repose aussi sur des faits, des mesures. Ainsi, a-t-elle mentionné, un sondage a permis de se rendre compte que les personnes à faible revenu n’avaient pas d’ordinateur … mais utilisaient leur cellulaire pour se connecter à Internet. Comme quoi il peut être risqué de baser une stratégie sur des préjugés. Un récent billet de Nadia Seraiocco vient d’ailleurs le confirmer :

On constate donc que, dans les familles moins favorisées ou qui ont un niveau d’éducation moins élevé, les adolescents auront moins de possibilités d’accéder à Internet dans leur foyer. On peut donc imaginer que, dès qu’ils ont les moyens de se payer un appareil ou un service de données, leur accès au web se fait exclusivement par leur téléphone. Et les conclusions de l’étude vont aussi dans ce sens.

4. La nouvelle “geek” génération

Deux exemples cités par madame Sterne m’ont fait réaliser que la nouvelle génération est probablement plus cultivée technologiquement que bien des responsables des communications au sein des organisations. Ces deux exemples sont les “hacketons” organisés par NYC Digital et Code Corps, un programme dans lequel des technologues bénévoles aident la ville lors de situations d’urgence.

Voici la conférence de madame Sterne. Vous pouvez aussi vouloir consulter le billet de Mario Asselin, L’exemple de la ville de New York.

 

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